L’offre post-baccalauréat n’a jamais été aussi étoffée. Avec les réformes successives du 3ème cycle, les innovations des écoles supérieures privées et « l’import » des diplômes anglo-saxons, les patronymes et les sigles hantent les étudiants et opacifient leurs perspectives académiques. Si l’abondance permet le choix, elle risque néanmoins de noyer les formations de qualité dans un océan de médiocrité. Masters, Mastères spécialisés, Master of Science, MBA… difficile de trancher pour des étudiants en manque de recul et sous pression familiale. Circuit des principaux 3e cycles.
Sommaire
Le Master M1/M2 : un « classique »
Apport principal de la fameuse réforme LMD (Licence, Master, Doctorat), le Master dit « classique » se présente en deux grades hiérarchiques : le M1, vulgarisé par le nom Bac+4, plus explicite, et le M2, équivalent du Bac+5. Principalement délivrés par les universités et quelques grandes écoles de commerce accréditées par la Commission d’Evaluation des Formations et des Diplômes de gestion, les grades du Master présentent une nuance qu’il est important de souligner : le M2 n’est pas la suite logique du M1. En effet, contrairement à la croyance populaire, le M1 est en accès libre et vient appuyer la licence, alors que son aîné n’est accessible que sur sélection.
Les débouchés du Master classique constituent l’un de ses principaux atouts. Si le diplôme témoigne de compétences avancées dans un domaine spécifique, il reste polyvalent et permet à son titulaire un parcours professionnel en entreprise ou une orientation académique dans la recherche.
Le Mastère Spécialisé et le Master Of Science : priorité à l’entreprise
Devant la course effrénée au profit et à la valeur ajoutée, les entreprises expriment sans cesse des besoins professionnels nouveaux et ont régulièrement besoin de profils taillés sur mesure. C’est en ce sens que la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) crée, en 1985, le Mastère spécialisé, abrégé MS.
Avec un accent particulier sur les compétences empiriques, le cursus MS fournit aux étudiants un enseignement mêlant théorie, recherche en entreprise et préparation de thèse professionnelle. Cette orientation « pratique » très marquée impose un renouvellement continu des programmes et des sujets de concours, de manière à assurer une parfaite adéquation avec les évolutions du marché du travail.
Malgré un démarrage timide en France, il est actuellement matérialisé par plus de 400 formations et proposé par plus de 121 écoles françaises, le plus souvent après un cursus de deux semestres.
Le Master Of Science est, grossièrement, une version « anglicisée » du MS, et s’oriente principalement vers les étudiants étrangers.
MBA : trois lettres qui font rêver, mais attention…
Premier choix exprimé par la majorité des étudiants et des professionnels aspirant à poursuivre leurs études, le MBA s’impose depuis quelques années comme la référence internationale des formations en management. S’il reste accessible aux lauréats des écoles de commerces, il est surtout prisé par les cadres disposant de quelques années d’expérience, et par les profils scientifiques qui souhaitent acquérir des compétences managériales.
Le choix MBA doit cependant intégrer un paramètre capital, souvent négligé. Certains établissements usent du caractère « non labélisé » du MBA afin d’en façonner librement les contours. Heureusement, plusieurs organismes internationaux permettent de faire le tri et délivrent des accréditations aux MBA de qualité. Il faudra donc accorder sa préférence aux écoles certifiées AACSB, AMBA ou EFMD. Les classements annuels de la presse spécialisée vont également en ce sens.
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Comment choisir ?
Malgré leurs divergences, le M1/M2, MS et MBA découlent d’un même objectif : connecter la sphère académique et l’univers de l’entreprise. Si le choix se doit de respecter scrupuleusement la cohérence du projet professionnel et d’intégrer la dimension internationale de l’établissement de formation, il reste, en réalité, fortement conditionné par la capacité de financement des candidats : certains MBA se chiffrent à plusieurs dizaines de milliers d’euros, sans compter les frais annexes à la formation. Avant de s’engager dans pareil investissement, les candidats se doivent d’établir un plan de carrière minutieux, en prenant soin de détailler le paramètre pécuniaire, principale cause des défections post-bac. Tout un programme !
Crédit photo: Paydeia